Livraison de glace carbonique : comment allier optimisation du transport réfrigéré et respect des normes de sécurité ?
18 juin 2025 par Edina GÁLFI
18 juin 2025 par Edina GÁLFI
Le transport de produits réfrigérés et congelés est un défi majeur pour de nombreuses industries, en particulier celles manipulant des denrées alimentaires, des produits pharmaceutiques, ou encore des équipements sensibles à la température. Parmi les solutions utilisées pour maintenir une température adéquate, la glace carbonique ou glace sèche. Son utilisation nécessite une bonne compréhension de ses caractéristiques, des règles de sécurité liées à son transport, ainsi que des bonnes pratiques de manipulation et de stockage.
Cet article explore les applications de la glace carbonique dans le transport réfrigéré, ses avantages, ainsi que les règles de sécurité et de manipulation qui doivent être suivies pour garantir une expédition réussie.
La glace carbonique est une forme solide de dioxyde de carbone (CO2). Contrairement à la glace traditionnelle, qui fond et se transforme en eau, la glace carbonique se sublime en gaz à une température de -78,5°C. Ce phénomène de sublimation est particulièrement utile dans le cadre de l’expédition de produits sensibles, car il permet de maintenir une température extrêmement basse sans le risque d’humidité associée à la fonte de la glace hydrique.
La glace carbonique est utilisée dans divers secteurs où le maintien de températures basses est essentiel. Parmi les secteurs les plus concernés, on retrouve :
La glace carbonique présente plusieurs qualités qui en font une source de froid particulièrement performante :
Transport de glace carbonique : règlementation
Le transport de la glace carbonique est soumis à une réglementation stricte, notamment en raison des risques liés à sa manipulation. En effet, en sublimant, la glace carbonique libère du dioxyde de carbone (CO₂) gazeux, un gaz incolore et inodore qui peut entraîner un risque d’asphyxie lorsqu’il s’accumule dans un espace confiné ou mal ventilé.
Il est donc indispensable de respecter les normes de sécurité et de prévoir une ventilation adéquate lors du transport ou du stockage.
Seuil d’alerte : la concentration en CO₂ dans l’air ne doit pas dépasser 0,5 % (5 000 ppm) pour une exposition continue en milieu professionnel, selon les recommandations européennes. Un taux supérieur à 1 % (10 000 ppm) peut déjà entraîner des effets physiologiques (maux de tête, nausées), et au-delà de 5 %, les risques deviennent critiques.
Il est fortement recommandé d’utiliser des capteurs de CO₂ dans les véhicules ou locaux de stockage, et de former les équipes aux bonnes pratiques de sécurité.
La réglementation pour l’expédition avec de la glace sèche dépend du type de produit transporté, du mode de transport utilisé et du pays de destination. En Europe, la réglementation se fonde principalement sur la législation internationale du transport de marchandises dangereuses, notamment :
La quantité de glace carbonique autorisée à bord est limitée :
Enfin, tous les colis doivent être étiquetés de manière visible avec la mention « Dry Ice / Glace carbonique » et le numéro ONU 1845, ainsi qu’un pictogramme de danger.
Selon la réglementation, la concentration de CO₂ dans l’air ne doit pas dépasser 5 000 ppm (0,5 % en volume). Pour garantir cela, il est recommandé de prévoir au moins 5 à 10 renouvellements d’air par heure dans les espaces clos. À titre indicatif, on considère qu’il faut environ 4 à 5 m³ d’air ventilé par kilo de glace carbonique stocké. Dans les véhicules ou locaux confinés, des détecteurs de CO₂ sont fortement conseillés pour alerter en cas de dépassement.
Transport aérien (règlement IATA) : la quantité maximale autorisée est généralement 2,5 kg par colis, avec une quantité totale par avion pouvant atteindre 200 kg à 1 000 kg, selon la configuration et la ventilation de l’appareil.
Transport routier (ADR) : au-delà de 1 000 kg, une signalisation spécifique est obligatoire. En dessous, le transport peut être réalisé sans équipement particulier, sous certaines conditions de ventilation.
Transport maritime (IMDG) : les quantités varient selon la classification, mais la glace carbonique est généralement acceptée comme marchandise non dangereuse, si bien ventilée et correctement emballée.
Les mentions suivantes sont obligatoires :
Les emballages doivent être ventilés pour permettre la libération du gaz et conçus pour résister à la pression sans fuite.
Le stockage de la glace carbonique doit également respecter des normes strictes pour garantir la sécurité et l’efficacité de son utilisation. En raison de son caractère dangereux, la glace carbonique ne peut être stockée dans des espaces fermés et mal ventilés. Voici les bonnes pratiques à suivre pour un stockage sécurisé :
Selon les normes de sécurité (notamment la norme européenne EN 50545-1), ces détecteurs doivent :
Ces mesures sont indispensables pour assurer une manipulation sécurisée de la glace carbonique, notamment dans les entrepôts logistiques, véhicules fermés ou containers isothermes.
A titre d’exemple, un BAC320 rempli permet de conserver la glace pendant 10 jours sans ouverture, dans un environnement à +26 °C.
En conditions réelles :
Jour 1 : le taux de sublimation est d’environ 5 à 7 % du volume initial,
Jours suivants : la perte est plus progressive, entre 2 et 4 %/jour sans ouverture,
Avec ouvertures régulières, les pertes peuvent monter à 5–6 % par jour selon la fréquence et la durée d’ouverture.
Ces performances démontrent l’intérêt des solutions Olivo pour prolonger l’autonomie thermique tout en réduisant les pertes logistiques et les besoins en réapprovisionnement.
Sensibilisation des opérateurs : une priorité pour une manipulation sécurisée
La glace carbonique, bien que très efficace pour le transport sous température dirigée, présente des risques importants si elle est mal manipulée. Il est donc essentiel de former les opérateurs à ses spécificités et aux dangers potentiels : brûlures par contact direct, risques d’asphyxie, manipulations inadaptées…
Cette sensibilisation doit inclure des consignes claires :
Une formation initiale, accompagnée de rappels réguliers et d’un affichage clair des consignes dans les zones de manipulation, contribue à instaurer une culture de sécurité indispensable à la chaîne logistique du froid utilisant la glace carbonique.
Le recours à la glace carbonique pour le transport réfrigéré présente de nombreux avantages, notamment pour les produits sensibles qui nécessitent un contrôle de température strict et constant. Elle constitue une solution de froid autonome particulièrement efficace dans le cadre d’une logistique du froid optimisée.
La glace carbonique permet de maintenir des températures extrêmement basses — jusqu’à –78,5 °C — sans fluctuation, ce qui est crucial pour les produits pharmaceutiques, les produits alimentaires surgelés ou les échantillons biologiques. Sa capacité frigorifique élevée (297 kJ/kg) en fait une source de froid puissant, particulièrement adaptée aux expéditions longues ou aux environnements exigeants, où un maintien thermique rigoureux est impératif.
Contrairement à la glace classique qui fond et libère de l’eau, la glace carbonique passe directement de l’état solide à l’état gazeux via un phénomène de sublimation. Cela signifie qu’elle ne laisse aucun résidu liquide, ce qui élimine les risques d’humidité, de contamination ou de détérioration des emballages. Ce froid sans résidu est un véritable atout pour les chaînes logistiques qui transportent des biens sensibles, ou dans des secteurs où l’hygiène est primordiale (santé, cosmétique, agroalimentaire…).
La glace carbonique peut être produite à partir de CO₂ recyclé, issu de processus industriels (notamment la fermentation ou la production d’ammoniac). Elle représente ainsi une solution de froid durable, limitant l’empreinte carbone comparée aux systèmes de réfrigération actifs. De plus, elle permet de se passer de groupes frigorifiques énergivores lors du transport, ce qui réduit les coûts d’exploitation tout en améliorant l’impact environnemental de la chaîne logistique.
La glace carbonique est disponible sous différentes formes — pellets, sticks, blocs, neige — qui répondent chacune à des besoins spécifiques en matière de conditionnement, de durée ou d’intensité de refroidissement. Cette agilité en fait une solution idéale pour des opérations de transport variées, qu’il s’agisse de livraisons express urbaines ou de circuits logistiques complexes à l’échelle internationale. Combinée à des contenants performants comme les conteneurs isothermes Olivo, elle offre une réponse sur mesure à chaque scénario logistique. ?
À l’heure où les enjeux liés à la durabilité, à la sécurité sanitaire et à l’optimisation des flux deviennent centraux, la glace carbonique s’impose comme un vecteur d’innovation pour la logistique du froid. Grâce à ses performances thermiques, sa flexibilité d’usage et son faible impact environnemental lorsqu’elle est issue de CO₂ recyclé, elle offre aux acteurs du transport réfrigéré une solution agile et performante.
Mais son potentiel ne s’arrête pas là : intégrée dans une chaîne logistique intelligente, combinée à des systèmes de traçabilité avancés et à des équipements connectés, la glace carbonique peut contribuer à réinventer la logistique du froid de demain, plus résiliente, plus sobre, et plus efficace.
Copyright photo, Céline Vautey, 2024.